[Anecdote] Cobryn découvre les os d'un dragon blanc

(Source : http://slayersstories.olympe-network.com/?page=viewRP&id=42 )



19 Amoria 1239,
Cobryn circulait un peu partout dans la forêt de Sarosa, tournant en rond. Il semblait chercher son chemin, il fallait avouer qu'il n'était pas futé et qu'il ne connaissait pas grand chose à ce monde. Le soleil commençait à se coucher, ce qui lui faisait clairement comprendre que la situation ne tournerait plus à son avantage s'il ne se dépêchait pas de rejoindre Sarosa, plutôt que de s'attarder à trouver une autre destination...

Il faisait de plus en plus obscur, et notre jeune homme marchait tout de même, côtoyant les troncs s'élevant jusqu'à transpercer le ciel qui commençait timidement à noircir. C'est un mauvais pas qui le fit littéralement chuter dans une pente. Son corps roula, accompagné de cris d'angoisse et de surprises. Il se retrouva à plat ventre, la tête plaquée sur le sol. Il jura, puis se releva, essuyant ses habits légèrement salis et humidifiés par la petite roulade qu'il avait subie. Il fit face à un grand bâtiment, faisant environ deux étages, plutôt bien bâti et... en plein milieu de cette forêt.

* Peut-être pourrais-je passer la nuit ici. *, pensa-t-il premièrement.

Il se pressa, enchanté à l'idée se passer la nuit en ces lieux. Il frappa fort à la porte, attendant sagement une réponse. Vingt secondes qu'il attendait ; il répéta son geste, perdant peu à peu patience. C'est alors qu'il braqua sa main sur la poignée et l'actionna sans peine.

"- Je suis débile... C'était déjà ouvert !"

Il fit face à un sombre décor. Il s'agissait d'un hall, peu éclairé. Il donnait l'accès à deux couloirs respectivement sur la droite et la gauche, alors qu'un modeste escalier se tenait devant lui.

"- Y'a quelqu'uuuuuuuuuun ?" lança timidement Cobryn.

Aucune réponse, le silence était maître absolu dans le bâtiment. Le jeune homme avança puis monta timidement les marches. Il parcourut la maison dans un extrême vigilance. Il tomba sur une étagère qui contenait des livres, et lu quelques unes des indications tant bien que mal.

"- Le... cer..cle d'Hiryuu...chii...chiro.... .... Le... Kendo... Le Kendo !"

Le nom lui était familier. Il arracha le livre de la bibliothèque et le feuilleta, tout content. Il connaissait déjà cet art qu'était celui de se battre au bâton. Ce qu'il voulait surtout, c'était apprendre à lire. Fier de sa découverte, il rebroussa chemin, déboulant les escaliers et fonçant à travers le hall. Il entendit comme un son lors de ses pas précipités, comme s'il marchait sur une trappe. Il s'arrêta net, curieux. Il tapota du pied pour vérifier que le sol n'était bel et bien pas creux. Il regarda à ses pieds le tapis rouge qui lui masquait la vue, et dégaina. Il glissa la lame sous le tissu pour le déchirer tant bien que mal. Il aperçu un gros anneau métallique qui devait probablement servir à soulever la trappe donc il était question. Il tira dessus, un grand sourire au lèvres, serrant fort contre lui le livre du Kendo. Ses efforts étaient vains ; il jeta son livre dans la précipitation et tira des deux mains.

"- Gniiiiiiiiiiih !"

La porte inclue dans le sol s'ouvrit d'un coup, Cobryn fut propulsé en arrière, tellement il avait tiré très fort. Il tomba sur les fesses, et se releva rapidement. Sa curiosité était à toute épreuve. Il prit soin d'entretenir la trappe ouverte pour se faufiler dedans, ne prêtant plus attention à l'ouvrage qu'il avait retiré de la petite bibliothèque.

La trappe restait grande ouverte, laissant passer le peu de lumière des torches murales du hall qui permettait à Cobryn d'y voir plus clair dans ses escaliers qui descendaient... Mais nul ne pouvait voir où tout cela menait. Il descendit lentement, son excitation grandissait, il en perdait son sang froid. Il atterrit devant une porte qui s'ouvrit sans mal - comme la porte d'entrée du bâtiment - pour lui donner accès à une salle bien plus spacieuse, et éclairée. Les murs étaient sinistres, il y avait divers tableaux qui l'ornait, mais l'aura n'en restait pas moins... lugubre. Un autel se dressait devant le jeune homme, une dizaine de mètres seulement les séparaient. Il s'approcha, pour apercevoir plus en détail les objets qu'il y avait sur l'autel : Un sabre emboîté dans un fourreau brun, un petit médaillon suspendu sur le cercle du manche qui protégeait habituellement les mains de glisser, et un sac juste à côté. L'attention du jeune homme fut tout de même captivée par le médaillon qui reflétait la lumière des torches murales. Il examina le médaillon, l'ôtant du sabre sur lequel il était accroché. Il apercevait un dragon, de couleur blanche, qui avait les ailes déployées et la gueule grande ouverte. Au dos, il pouvait y lire :



Cobryn plissa les yeux, réfléchissant ; il avait déjà lu ça quelque part.

* C'était marqué la même chose que sur l'un des livres tout à l'heure ! *

Il le regardait toujours et encore, souriant. Il le mit autour du coup avec soin, son attention étant à présent portée sur le sabre. Il le saisit d'une main, lentement, lorsqu'il fut interrompu par un son guttural et désagréable.

"- Lâche-ça, c'est mon cadeau."

Il fit volte-face, sursautant. Un vieil homme se tenait devant lui. Il avait la mine sombre, et était habillé d'une longue tunique noire. Les rides sur son visage ne suscitaient rien de rassurant quant au jeune Cobryn, qui éprouvait de la terreur.

"- J'étais là le premier, c'est à moi !
- Certes, mais étant donné ma supériorité, il me revient d'obtenir cet objet si je le désire. Donne-le moi, fais preuve de sagesse et de bon sens. Tu n'as aucune chance."

Un sourire défigurant se dessinait sur le visage de l'inconnu, tandis que Cobryn avançait docilement, le sabre à la main, pour le donner au vieil homme. C'est alors qu'il sentait quelqu'un lui parler, comme s'il entendait des voix.

* Ne lui donne pas ! Ce vieux timbré ne mérite pas la relique que tu détiens ! Bats-toi ! *

Cobryn s'arrêta net.

* ... Qui me parle ? *
* Discute pas, et bats-toi ! *

Le vieil homme fonça, dégainant dans son élan pour tenter d'empaler Cobryn, qui fit une élégante vrille pour éviter la menace de mort.

* ... Je sais faire ça, moi ? * pensa-t-il.
* Je suis là pour t'aider, on va l'aplatir ! *
* Mais ! Je ne t'ai pas parlé ! J'ai des hallucinations ! *

L'inconnu continuait d'agresser, Cobryn évitait avec une souplesse déconcertante ; lui-même n'avait jamais bougé de la sorte. Il se sentait en parti contrôlé par un autre instinct. Dès lors, il dégaina le sabre qu'il avait saisi sur l'autel.

* Tiens... La lame est fixée à l'envers ? C'est quoi ce délire ? * pensa-t-il de nouveau.

"- Mhh... Un sabre à lame inversée... fit le vieil homme. Finalement, je ne vais pas te tuer pour récupérer cette chose inutile, mais bien parce que nulle proie ne doit m'échapper.
- Hep, le vieux, tu le laisses partir où je te condamnerai à marcher avec une canne, livraison à domicile ?
- J'aime ton humour, fit le vieux en chargeant à nouveau."

Les lames s'entrechoquaient, et les deux hommes rentrèrent dans un duel sans merci où Cobryn parais aisément les multiples attaques de l'ennemi.

"- Je ne fais que m'amuser avec les vieux bouts comme toi qui se croient tout permis dans ce monde de brutes.
- Aie l'audace de révéler ton identité, jeune insolent ! répondit le vieil homme, riant.
- Chris Scale."

L'homme rit de plus belle.

"- Chris Scale est banni de ces terres, ce fut une bonne blague."

Cobryn fronça les sourcils, comme pour confronter son esprit de guerrier à celui du vieillard. Ce dernier fit de grand yeux, horrifiés.

"- Comment est-ce possible ! cria-t-il d'un ton qui avait dorénavant changé.
- Je serai toujours là pour éliminer la menace sur Vesperae. Certes, je n'ai plus le pouvoir des Fragments De la Connaissance, mais je n'en ai pas besoin pour te mettre à terre..."

Cobryn disparu à une vitesse divine, se rapprochant du vieil homme. Il cria :
"- Technique Hiten Mitsurugi, Dragon à neuf têtes !"

A ces mots, il frappa aux neufs points vitaux de l'adversaire en même temps, puis ratterrit derrière celui-ci. Le vieil homme chut sur les genoux.

"- Cette force... Tu es un monstre, Scale..."

Son corps chut pitoyablement sur le sol, le laissant inconscient. Cobryn restait figé, vide de pensées. Il reprit ses esprits à son tour.

* Tu m'as sauvé la vie... Mais qui es-tu, au juste ? *
* C'est une longue, très longue histoire. Ce médaillon que tu portes, il me permet de communiquer avec toi. Maintenant, la question cruciale... Acceptes-tu mon aide, Cobryn ? *
* Et comment ? J'aurais pu mourir sans ton aide ! Tu as un nom ? *
* Appelle-moi Chris. Tant que tu porteras ce médaillon, mon âme sera liée à la tienne, nous ne ferons qu'un, et je t'enseignerai le meilleur de mon art. Allez, embarque les affaires qui furent miennes il y eut un petit peu de temps, et quitte cet endroit. *