Maison de Signe

Une modeste maison comme les autres, une table autour de laquelle s'organisaient sièges et bureau. Puis la chambre, des bottes aux pieds du lit défait.
Rien ne la différenciait des autres maisons du Royaume, si ce n'est les planches clouées contre les fenêtres, ne laissant qu'en de rares espaces entrer la lumière.

Une seule bougie était posée au milieu de la table, au centre de la pièce. Allumée en sa présence, et inversement.

Cette maison, en résumé, laissait planer quelques doutes sur la personnalité du jeune homme... Un innocent au sourire éternel, ou...

Ce soir là, l'homme rentra chez lui un sourire peu éclatant aux lèvres.
Il claqua la porte derrière lui et lança son pied gauche dans la table qui valsa contre le mur opposé.

Enfin dans la pénombre de sa chambre, il pouvait effacer son sourire exagéré. Il massa sa mâchoire avant de retirer son armure de cuir.

Sa cuisse était salement amochée. Il ne s'éternisa pas sur la plaie, et banda juste sa jambe vulgairement.

Il enfila de nouveau son armure en grognant, vérifia les fixations de ses armes, s'assura de la présence de ses dagues dans ses bottes, avant de lâcher un grognement animal qui éclata le silence de la pièce.

La porte de la maison grinça, un homme plus que souriant sortit..
La jeune Pal aller faire les frais de sa colère...Cette mission, il la prendrait à cœur joie, contrairement a son..Amie...

Il s'éloigna de Tedeis en grinçant des dents, les poings serrés, et le plus bête des sourires aux lèvres, accompagné d'une once de folie dans le regard.

Aodren passait dans la rue, tournant la tête à tout va. Ne sachant pas où il devait aller. Il était vraiment perdu, et il ne savait même pas où est-ce qu'il fallait aller pour pouvoir être recruter dans l'armée tarenienne. De toute façon, qui voudrait de lui dans une telle armée ?
Il s'arrêta et soupira levant la tête vers le ciel. Peut-être bien qu'il devrait demander son chemin. Il s'approche de la maison devant laquelle il s'était arrêté et il frappa à la porte.

-Excusez-moi, il y a quelqu'un ?

La porte mi-close laissait s'échapper une étrange obscurité. Quelques sursauts de lumières venaient cependant illuminer le noir de la pièce.
Une voix sèche brisa le silence...

-Que voulez vous..

Le jeune garçon observa la porte un moment avant de prononcer un mot.

-Euh...

Il tenta d'apercevoir son interlocuteur, mais laissa tomber cette idée.

-Je suis sincèrement désolé de vous déranger, mais je me suis perdu. Est-ce que vous savez où est-ce que je dois aller pour pouvoir me faire recruter dans l'armée de ce royaume ?

Des bruits de pas se faisaient de plus en plus forts. La porte s'ouvrit, et Signe dévisagea le jeune inconnu. Son regard pourpre et son visage froid mêlés à l'obscurité de l'habitation n'inspiraient guère confiance... Après un court instant à le toiser de haut en bas, il daigna répondre.

-Cherche la caserne... Une fois que tu l'auras trouvée, parle au général, il doit être dans son bureau.. Demande ton chemin aux gardes si besoin est...

Il marqua un temps d'arrêt, regardant à gauche et à droite, avant de reprendre:

-C'est tout..?

Aodren observa le jeune homme, reculant d'un pas.

-Me-merci monsieur. Ce sera tout...

Il recula un peu plus encore.

-Au revoir.

Il partit, presque en courant, sans s'en rendre compte à l'opposé de la caserne. Une fois de nouveau perdu il trouva stupide de ne pas avoir demandé dans quel direction se trouvait la caserne...

La porte de la maison se referma lentement, et se trouva à nouveau mi-close. Elle avait subit les rages nocturnes du jeune homme, et ne fermait plus.

Cette nuit là, comme toutes les autres, des bruits étranges s'échappèrent de la chambre de l'homme au large sourire. Ce même large sourire qui avait cédé sa place à la froideur, à la tristesse, à la fatigue...

Des cris, des pleurs... On pouvait parfois même percevoir le son d'une lame qui s'abattait contre les murs.

La crise fut, ce soir la, plus bruyante que d'habitude, mais aussi plus courte. Elle cessa au bout d'une petite heure, laissant après elle s'installer le calme.

Signe se trouvait aux pieds de son lit, les genoux entre ses bras. Son souffle était court, son visage trempé de sueur. Devant lui était planté un magnifique cimeterre. Il se dressait fièrement face à lui, en vainqueur.

Ce cimeterre, au pommeau d'or, était un présent de son père. Il ne le portait jamais sur lui, et ne l'utilisait pas, si ce n'est pour lutter contre ses souvenirs, dans la nuit noire de Tarenia.

Des voisins et des passants qui avaient entendu tout ce vacarme, eurent le premier réflexe d'aller trouver les gardes.

Une heure plus tard, lorsque tout fut calme, trois gardes arrivèrent sur place.
Voyant la porte, qui tapait contre l'entrée, mais qui ne se fermait pas, ils entrèrent, méfiant, mais rapidement, ils virent alors tout ce bazar, et trouvèrent Signe.
L'un deux, qui semblait être leur chef, dit alors :

Que s'est-il passé ?!

Signe, qui s'était alors relevé, lança:

-Je crois que quelqu'un est entré chez moi.. Sûrement pour y voler quelque chose, je n'ai pas encore bien regardé.

Il haussa les épaules, en souriant au chef de la garde.

Les gardes se regardèrent , et l'autre rétorqua :

Et pourquoi suez-vous ?
Les témoins n'ont pas vu de personnes rentrer ou sortir.
Mentiriez-vous ?

Signe, visiblement agacé, répondit:

-Et pourquoi je le ferais ? Occupez vous plutôt de trouver qui a fait ça !

Il bouscula les gardes et quitta rapidement la maison...

Les gardes se regardèrent à nouveau, et l'un deux lança :

Trouvez ce lui qui a fait ça, mais interroger plus scrupuleusement cet homme, moi, je vais fouiller la maison.

Les deux autres partirent, et le dernier semblait inquiet : tout les soldats perdaient-ils la tête ?

Il trouva le cimeterre, au pommeau d'or, et le prit.

Examinant les traces sur les murs, il s'interrogea : "Serait-ce une bonne preuve si cette épée rentrait dans les failles des murs ?"

Le soldat souleva l'épée, et la plaça dans le trou du mur, et la marque coïncida bien.
Après ça, il posa l'arme, et examina les lieux, fouillant la maison de fond en comble.

La maison du jeune homme était complètement vide. A part l'arme de son père, aucun objet de valeur ne s'y trouver, sauf, peut être, un petit artefact, percé, sous son lit...

Bien entendu, le petit artefact n'échappa pas au soldat, il l'attrapa de sous le lit, et observa l'objet, il venait de trouver quelque chose d'intéressant.

Il happa ensuite l'épée, et partit avec ces deux objets.
Le mystère, est fait pour être dévoilé..

Les pas du jeune homme, qui revenait des montagnes, retentirent à nouveau dans la ruelle sombre de la cité.
Il poussa la porte et s'avança dans sa modeste habitation...
Un bruit métallique s'échappa alors que Signe jetait ses affaires au sol.
Le bras gauche ensanglanté, le visage fermé et l'air fatigué, il s'écroula dans son lit et fit virer au rouge la couleur de ses draps...

Les soldats, qui surveillaient la maison depuis le dernier incident, vit un homme entrer, ils entrèrent dans le logis, et eurent le premier réflexe de l'emmener à l'infirmerie, à la vue du sang.

[HRP : J'te lâche pas Twisted Evil

go infirmerie]

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