Avanad est, au même titre que Dylana ou Stanaoran, l'une des villes les plus importantes pour la subsistance de Tarenia. La majeure partie du bois du royaume en provient.
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Le corps chuta au sol. Les mains crispées sur la plaie béante ornant son flanc, le soldat n'avait pas pu réagir lorsque l'homme lui ouvrit la gorge. Le seul son du corps contre le sol meuble ne fut pas suffisant pour alerter les quelque gardes en faction ailleurs dans le village. La nuit était propice au meurtre.
Dégageant le corps du chemin d'un coup de pied, le tueur pénétra dans la grande cour servant de dépôt de bois que l'homme protégeait. C'était décidément trop facile. D'un geste, le meurtrier un petit objet de son manteau et prononca un unique mot. "Ogo". Une petite flammèche prit naissance. L'homme prit alors l'une de ses deux flasques de cuir et l'enflamma avant de la jeter sur le dépot de bois. Le tas était compact et très grand; de quoi faire un bon brasier, surtout que l'outre contenait un alcool très fort. Une fois les flammes bien présentes, celui qui les avait allumés donna quelque coups de pieds dans les buches et les troncs, en faisant rouler plusieurs jusqu'a étendre l'incendie aux clôtures.
Il s'apprêtait à sortir lorsqu'il fut interrompu et seuls ses réflexes impressionants lui sauvèrent la vie. L'épée du soldat qui venait de surgir passa à coté de son flanc sans le blesser. Le soldat n'eut pas cette chance. La lame du tueur, rapidement tirée hors du fourreau, s'enfonca dans sa poitrine tout en blessant à l'épaule le maladroit milicien qui arrivait en renfort par derrière. D'autres suivirent, et le meurtrier fit barrage avec force coups et parades. Trois hommes parvinrent finalement à enfoncer la défense sauvage qu'il menait et le repoussèrent vers l'incendie, maintenant intense et étendu à quelque bâtiments. Bien qu'étant visiblement un fameux bretteur, l'assaillant fut bien forcé de reculer en zigzaguant, et d'éviter les flammes. Les buches formaient maintenant un tas éparpillé et la zone entière du dépôt brûlait, ce qui rendait le combat difficile pour les quatre protagonistes.
Finalement, l'un des trois soldats reçut un coup à la cuisse et s'effondra au sol, les flammes gagnant bientôt son corps. L'un des deux guerriers restants tenta de lui porter secours. Erreur. Le dernier combattant ne put tenir ne serait-ce qu'une seconde face à cet homme qui avait à présent vaincu au moins quinze soldats et incendié le dépôt de bois le plus important du Royaume. Impuissant, le seul soldat encore en vie dans le dépôt se redressa et se mit en garde cérémoniale. Enfin, le tueur rejetta sa capuche en arrière. Les flammes se reflétèrent sur son visage. Un visage à la fois doux et terriblement effrayant, empreint de fragilité comme de puissance et de majesté. Les longs cheveux gris cendre qui chutaient sur les épaules de l'homme tranchaient avec les flammes tout en complétant leur image: le bois était partiellement réduit en cendres.
Le soldat fixa celui qu'il savait être son bourreau. Il se lanca à l'assaut. Comme il le préssentait, il fut blessé à mort aussitôt. La lame de son adversaire s'enfonca dans son ventre et ressortit par son dos, couverte d'encore plus de sang. Chutant à genoux, l'homme posa une question. Ses dernières paroles.
-Qui êtes vous?
Le meurtrier lui sourit. Ce n'était pas un sourire froid ou arrogant. C'était un sourire doux, trop humain pour être vrai.
-Vous connaissez sûrement cette vielle histoire, Soldat. On l'appelle la Légende de l'Aigle Noir.
Tandis que le soldat chutait au sol pour venir alimenter les flammes, l'Aigle Vahaniel pivota et s'en fut en marchant. Une portion de la clôture s'effondra à son passage comme par un pur hasard et il s'éloigna dans la forêt.
Les soldats et plusieurs citadins réveillés, eux, s'affairèrent toute la nuit à contenir les flammes. L'incendie avait ravagé des jours entiers de coupes en plus de détruire plusieurs maisons et de tuer quelque civils. On retrouva les corps de nombreux soldats et miliciens calcinés à l'aube. C'était un bien triste constat pour une unique nuit et le coupable, d'après le seul témoin survivant -le milicien blessé durant l'affrontement-, était seul.
Les nouvelles raportées à Tedeis seraient mauvaises; seuls seraient heureux les bardes: ils avaient à présent une sombre histoire à conter ou chanter et qui ne remontait pas à la Guerre.
(C'est une part de ce qu'on pourrait appeller un "event à long terme" ^_^" Bon, Isi tu m'pardonneras de parodier Sephiroth, je sais bien que c'est ton boulot à toi... Sur ce je vais... finir ce qui reste de nuit!)
